Colline

Telle une puce sur le dos d'un chien, il se tenait là.
Aussi silencieux qu'un flocon de neige, il se tenait là.
Le vent soufflait, mais point il ne bougeait.
Le vent soufflait, seuls ses cheveux, libres comme l'air dansaient.
Au bout de la plaine son but, au bout de la plaine sa demeure.

Jurer fidélité à un Seigneur, c'est perdre son âme lui a-t-on dit
Jurer à un seigneur, comme il avait fait le serment aux Enfers

Ses yeux sombres fixèrent le chateau qui au loin dans la plaine se tenait droit et fier comme un chevalier de guerre près au combat.

Tel un vagabon, il n'avait ni monture, ni baluchon
Aussi pauvre qu'un mendiant, il allait par delà le vent.
Le froid vint le trouver, lui intimant l'ordre d'avancer.
Le froid vint le trouver, lui ordonnant d'aller.

Revoir un vieil ami, retrouver un peu de chaleur.
Il frissona de froid, le vent le lui rappela.

Dans la neige, il marcha. Dans la neige il pêna.
Au chateau il alla...

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Une sombre forme se démarqua de la neige, malgré le ciel qui noircissait. L'ombre était immense et marchait sur quatres pattes. Un panache de fumée blanche s'éleva quand la forme animale renacla. Sur son dos, la stature d'un homme se dressait haute et fière.

Un instant, le cheval s'arrêta sur le sommet de la colline et la lune les accueillit de sa bienveillante lumière malgré les terres désolées. Elle dévoila à tous l'identité de l'arrivant. Sereglin, Duc de Normandie, montant fièrement son fidèle destrier Morroch, le noir étalon qui l'avait toujours suivi.

Sereglin regarda le chateau des Lhacaran, toujours aussi impressionant, toujours aussi grand, se dressant haut dans la nuit, inquiétant à tout ceux qui passeraient par là, perdus ou curieux. Lentement, il poussa son cheval, il se devait de rentrer à la maison...

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