Devant la Herse

La neige avait réussi à tenir sur le sol glacé et dépourvu de toute herbe dans cette contrée non accueillante. Une jeune femme sur un cheval, emmitouflée dans une cape de fourrure s'arrêta au sommet d'une petite colline qui surplombait la plaine environnante.

Elle était seule, contrairement à son départ qu'elle prit avec deux autres personnes, mais le Seigneur Sereglin était resté quelques temps dans son propre chateau et son second était évidemment resté avec lui, cependant, il l'autorisa à rentrer. Elle soupira

- Enfin de retour au pays... J'espère qu'ils ont fait chauffé l'ale, c'est pas bon froid...

Elle poussa son cheval dans un petit galop et ne tira sur les reines juste devant la lourde herse qui reposait à terre. Elle soupira encore une fois et cria, se contre-fichant de qui elle allait réveiller par cette nuit de la Saint Sylvestre

- Vindieu, ouvrez cette satanée herse, il fait un froid du diable ici...

Un garde se réveilla en sursaut, aggrippant sa lance instinctivement. Il ouvrit les yeux tout étonné et fixa les environs. Il se trouvait sur les remparts, juste au dessus de la lourde herse. Le vent et la neige qui tombait dure et drue l'avaient surement engourdit et il s'était endormi. Heureusement qu'aucun de ses supérieurs n'était passé par là pour le voir, sinon, il se serait mangé une correction maison. Il se redressa en un bond. Il était sur d'avoir entendu quelqu'un, mais qui? Il baissa le regard au pied des remparts et vit la Dame Seniel.

- Oui, oui, tout de suite... Levez la herse!

Il soupira, il espérait qu'elle n'avait pas dû à avoir rester trop longtemps, il la savait de mauvais caractère et d'épée vive...

- Jarnicoton... C'était bien long...

Seniel soupira, voyant la herse se lever lentement. Elle passa sans autre mot dire les gardes qui la regardait bizarrement. Elle descendit de cheval en plein milieu de la cour, le laissant aller où il voulait, n'en prenant même pas attention. Elle se serra dans sa cape et marcha d'un pas rapide vers la première pièce ayant un âtre où elle pourrait se réchauffer.

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L'homme au kimono en silence arriva.
L'homme sans un mot, s'arrêta.
Levant les yeux sur l'immense porte
Il vit briller un métal d'une sorte

Dans le sillence il se terra, mais entrer était son choix.
Au bout d'un long moment, un main vint chercher son sabre.
Et Lentement, métal contre métal, un chant serein.

Le garde après le passage de Seniel se remit à son poste, mais la neige, le vent, le froid, la nuit, cela l'assoma, et il repartit dans un sommeil léger.

Il s'éveilla en sursaut quand il entendit un crissement déroutant, très désagréable. Il se leva en 4ème vitesse et regarda la herse.

Il vit alors un drôle d'homme. Point chevalier, vêtu d'une drôle de tenue. Point d'armure. Il était en train de faire des allers-retours, une épée recourbée contre la herse. Les deux métaux criaient, sifflaient, mais l'homme ne s'arrêta pas pour autant.

Le garde, du haut de son chemin de ronde cria:

- Qu'est-ce qu'il vous faut, Etranger?

Un homme parla, le vent souffla.
Paroles vaines, mais mots sensés.
L'homme s'arrêta, et se mit à le regarder

Un sourire parcourut les lèvres de son visage.
Etranger? Oui, il en était.
Mais pour longtemps et pas de passage.
Etranger? Oui, ainsi il était nommé.

Maitrisant le feu comme un oiseau vole, qui ne voudrait appartenir à la Flamme Bondissante?

Il était immobile comme une statue. Il voyait le garde hésitant.
Que fallait-il demander le plus? Etrange Etranger en ces temps...

- Quoi? Un nouveau?

Le garde avait entendu l'Etranger parler bizarement. Question rhétorique, pas de présentation. Etrange...

Il ne savait pas s'il devait ouvrir la lourde herse. Mais il était surement un fiéfé guerrier pour errer dans le froid avec si peu d'habit. Et puis il y avait Seniel dans la demeure. Lucifel était entré aussi peu de temps auparavant. Le roi bien entendu était là aussi.

- Levez la herse! Passez donc Etranger... Un garde pour l'Etranger!

Un garde sortit d'une petite cabane finissait de ceinturer son épée et d'enfiler son heaume. Il salua le premier garde et se posta devant l'Etranger. Il le regarda avec étrangeté, puis lui indiqua la route pour le conduire jusqu'au roi.

Le garde cria. La herse se leva. L'Etranger entra.
Il sourit, le garde avait comprit.
Un autre garde s'approcha, surement pour le mener au roi.

L'Etranger se laissa guider, à travers dédale d'escaliers.
Labyrinthe de couloirs, ne pas passer par là dans le noir!

Une porte, le garde ouvrit. A l'Etranger, il sourit.
Des menaces il prodiga, mais l'homme, point n'écouta.

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